Page:Verne - Les Enfants du capitaine Grant.djvu/23

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« Bien ! bien ! mon cher Edward, dit lady Helena, et si ces malheureux revoient leur patrie, c’est à vous qu’ils devront ce bonheur.

— Et ils la reverront, répondit Glenarvan. Ce document est trop explicite, trop clair, trop certain, pour que l’Angleterre hésite à venir au secours de trois de ses enfants abandonnés sur une côte déserte. Ce qu’elle a fait pour Franklin et tant d’autres, elle le fera aujourd’hui pour les naufragés du Britannia !

— Mais ces malheureux, reprit lady Helena, ont sans doute une famille qui pleure leur perte. Peut-être ce pauvre capitaine Grant a-t-il une femme, des enfants…

— Vous avez raison, ma chère lady, et je me charge de leur apprendre que tout espoir n’est pas encore perdu. Maintenant, mes amis, remontons sur la dunette, car nous devons approcher du port. »

En effet, le Duncan avait forcé de vapeur ; il longeait en ce moment les rivages de l’île de Bute, et laissait Rothesay sur tribord, avec sa charmante petite ville couchée dans sa fertile vallée ; puis il s’élança dans les passes rétrécies du golfe, évolua devant Greenok, et, à six heures du soir, il mouillait au pied du rocher basaltique de Dumbarton, couronné par le célèbre château de Wallace, le héros écossais.



Là, une voiture attelée en poste attendait lady Helena pour la reconduire à Malcolm-Castle avec le major Mac Nabbs. Puis lord Glenarvan,