l’horizon, il se demanda s’il faisait ou non erreur. Était-ce un homme que l’arrivée du canot avait attiré sur le rivage ?… Cet homme n’agitait-il pas les bras pour appeler du secours ?… Il était à peu près impossible de se prononcer.
« Voyez », dit Nat Gibson aux deux matelots.
Wickley et Hobbes regardèrent en cette direction. À cet instant, l’ombre envahissant cette portion du littoral, la forme humaine, si forme humaine il y avait, disparut.
« Je n’ai rien vu…, dit Wickley.
— Ni moi…, déclara Hobbes.
— Cependant, reprit Nat Gibson, je crois bien ne pas m’être trompé… Un homme était là… tout à l’heure…
— Vous croyez avoir aperçu un homme ?… demanda Wickley.
— Oui… là… au sommet de cette roche, et il faisait des gestes… Il devait même appeler… mais sa voix ne pouvait parvenir jusqu’ici…
— On rencontre souvent des phoques sur ces grèves au coucher du soleil, observa Hobbes, et, lorsqu’un d’eux se dresse, on peut le confondre avec un homme…
— J’en conviens, répondit Nat Gibson, et, à cette distance… il est possible que j’aie mal vu…
— Est-ce que l’île Norfolk est habitée maintenant ?… demanda Hobbes.
— Non, répondit le jeune homme. Elle ne renferme pas d’indigènes… Cependant des naufragés peuvent avoir été contraints d’y chercher refuge…
— Et, s’il y a là des naufragés, ajouta Wickley, seraient-ce ceux de la Wilhelmina ?…
— À bord ! commanda Nat Gibson, il est probable que demain le brick sera encore à cette place, et, avec nos longues-vues, nous parcourrons le littoral, qui sera en pleine lumière au lever du jour. »