Aller au contenu

Page:Verne - Les Frères Kip, Tome I et II, 1903.djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
132
LES FRÈRES KIP

Le capitaine cria alors à Hobbes, qui était à la barre :

« Lofe légèrement, de manière à nous tenir plus près…

— Oui, capitaine », répondit le matelot, en donnant un tour à la roue du gouvernail.

Dix minutes après, le brick s’était assez rapproché pour que Karl Kip put dire :

« C’est une épave…

— Oui… une épave », affirma M. Gibson.

Plus de doute, c’était une carcasse de navire qui flottait par le travers du James-Cook.

« Est-ce que ce serait ce qui reste de la Wilhelmina ?… » demanda M. Hawkins.

Rien d’impossible, en somme. Vingt jours après la collision, il n’y aurait pas lieu de s’étonner que les débris du trois-mâts eussent été entraînés dans ces parages.

« Capitaine, dit alors Pieter Kip, permettez que nous visitions cette épave… Si elle provient de la Wilhelmina, il se peut que nous y retrouvions quelques objets…

— Et, ajouta M. Hawkins, qui sait si des naufragés, qu’il serait temps de sauver peut-être… »

Il n’y avait pas à insister, et ordre fut envoyé de venir au vent afin de mettre en panne à deux ou trois encablures de l’épave. Les voiles bordées, ses cacatois ralinguant déjà, le brick courut pendant quelques minutes.

Et alors, Karl Kip de s’écrier :

« Oui… c’est bien la Wilhelmina… les débris de son arrière et de sa dunette… »

Flig Balt et Vin Mod, l’un près de l’autre, se parlaient à voix basse.

« Il ne manquerait plus que d’en embarquer encore… un ou deux !… »