Aller au contenu

Page:Verne - Les Frères Kip, Tome I et II, 1903.djvu/188

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
170
LES FRÈRES KIP

Aucun incident de mer ou autre ne troubla la nuit. Lorsque la brise revint après vingt-quatre heures de calme, il fallut manœuvrer sous petite voilure entre les bancs madréporiques et les récifs coralligènes, plus nombreux aux approches de Port-Praslin. Un navire doit se défier et éviter des avaries qui ne seraient pas aisément réparables. Tout l’équipage resta donc sur le pont, et il fut nécessaire de brasser souvent les vergues. Inutile de le dire, ces côtes ne sont point encore éclairées entre le coucher et le lever du soleil, et les points de relèvement font défaut dans l’obscurité. Mais M. Gibson connaissait parfaitement ces approches de Port-Praslin.

Lorsque le jour revint, la vigie signala l’entrée de la rade, couverte par les hautes montagnes de Lanut. Le James-Cook s’engagea à travers les passes, navigables au plein de la mer. Vers neuf heures du matin, il prenait son mouillage sur deux ancres au milieu du port.