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Page:Verne - Les Frères Kip, Tome I et II, 1903.djvu/190

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LES FRÈRES KIP

talité que Mme Zieger et moi nous entendons vous offrir dans notre maison de Wilhelmstaf…

— Vous voulez que nous abandonnions notre James-Cook ?… répondit l’armateur.

— Assurément, monsieur Hawkins.

— À la condition, monsieur Zieger, que nous ne serons pas une gêne…

— En aucune façon, je vous assure. Votre chambre est déjà préparée, et j’ajoute qu’il y en a une aussi pour Gibson et son fils. »

L’offre était faite de si bon cœur que l’on ne pouvait y répondre par un refus. D’ailleurs M. Hawkins, peu habitué de vivre dans l’étroit carré d’un navire, ne demandait pas mieux que d’échanger sa cabine contre une confortable chambre de la villa Wilhelmstaf.

Cette proposition fut également acceptée par Nat Gibson. Toutefois, le capitaine la déclina, ainsi qu’il l’avait toujours fait jusqu’alors.

« Nous nous verrons chaque jour, mon cher Zieger, dit-il. Toutefois, ma présence est nécessaire à bord, et j’ai pour principe de ne point quitter mon navire pendant toute la durée des relâches.

— Comme il vous plaira, Gibson, répondit M. Zieger, Mais il est entendu que nous nous rencontrerons à ma table matin et soir…

— C’est entendu, dit M. Gibson. Dés aujourd’hui ; j’irai rendre visite avec Hawkins et Nat à Mme Zieger, et je prendrai ma part de votre déjeuner de famille. »

Puis, présentation fut faite des deux naufragés, dont l’armateur raconta l’histoire en quelques mots. M. Zieger accueillit les frères Kip avec grande sympathie et exprima le désir de les recevoir le plus souvent possible à Wilhelmstaf. S’il n’avait pas de chambre à leur offrir, ils trouveraient à Port-Praslin une auberge convenablement tenue, et ils pourraient s’y loger, s’ils le désiraient, jusqu’au départ du James-Cook.