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LES FRÈRES KIP

Zieger, ajouta M. Hawkins, et je vois que notre relâche ne se prolongera pas au delà de trois semaines.

— Nous sommes au 20 novembre, conclut M. Gibson. Le brick n’a point d’avaries à réparer, et, le 14 décembre, il sera en mesure de mettre à la voile.

— Et, pendant ce temps, monsieur Hawkins, vous pourrez visiter les environs de Port-Praslin. Ils en valent la peine. D’ailleurs, Mme Zieger et moi nous ferons tout notre possible pour que le temps ne vous semble pas trop désagréable. »

M. Hawkins, les frères Kip et Nat Gibson débarquèrent, laissant, à ses occupations le capitaine, qui retrouverait tout le monde à l’habitation de Wilhelmstaf pour l’heure du déjeuner.

Ainsi que l’avait pensé M. Gibson, aucun bâtiment n’était mouillé en ce moment à Port-Praslin, ni attendu avant la nouvelle année. On n’y voyait que les embarcations appartenant aux factoreries et des pirogues indigènes. Les navires sous pavillon allemand séjournaient de préférence au chef-lieu des archipels germaniques, à l’île Kerawara, qui est située dans le sud de l’île d’York, actuellement île de Neu-Lauenburg.

Cependant Port-Praslin est très abrité au fond de sa baie. Il offre d’excellents ancrages aux bâtiments de fort tonnage, La profondeur de l’eau y est égale partout. Au surplus, entre Birara et Tombara, les sondes accusent jusqu’à quatorze cents mètres. Le brick avait pu mouiller par trente brasses. La tenue était bonne — un de ces fonds de sable madréporique, semés de débris de coquilles, où les ancres mordent solidement.

Port-Praslin ne renfermait à cette époque qu’une centaine de colons, en grande majorité d’origine allemande, et quelques émigrants de nationalité anglaise. Ils occupaient des habitations disséminées à l’est et à l’ouest du port, sous les magnifiques ombrages riverains du littoral.