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Page:Verne - Les Frères Kip, Tome I et II, 1903.djvu/272

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LES FRÈRES KIP

choses : d’abord qu’ils s’inquiétaient de savoir où les frères Kip iraient demeurer, après le désarmement du brick, ensuite que, si M. Hawkins leur offrait l’hospitalité dans sa maison, cela ne laisserait pas de contrarier leurs projets.

Lesquels ?… Assurément, quelque mauvais coup qu’ils préparaient contre Karl et Pieter Kip, et il importait vraisemblablement que ces deux misérables pussent s’introduire chez eux…

Or, ce qui, à la rigueur, serait possible s’ils logeaient dans un hôtel, ne l’eût pas été s’ils allaient demeurer chez M. Hawkins jusqu’à leur départ.

Ce fut donc la raison de cet espionnage auquel ils soumirent les deux frères, sans trop même s’inquiéter d’être vus ou non. D’ailleurs, dès le 8 janvier, ils eurent lieu d’être satisfaits.

Dans la matinée, le matelot Burnes, portant la caisse sauvée sur l’épave de la Wilhelmina, qui contenait tout ce qu’ils possédaient, accompagna Karl et Pieter Kip dans une des rues voisines du port.

C’était là, non dans un hôtel, mais dans une auberge de modeste apparence, proprement tenue toutefois, qu’ils avaient fait choix d’une unique chambre au premier étage.

Vin Mod put s’en assurer quelques instants après, et, dès qu’il eut rejoint Bryce qui l’attendait sur le quai :

« Fleet-street, dit-il, auberge du Great-Old-Man… Nous les tenons ! »