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LES FRÈRES KIP

— Et qui m’a donné là un fameux coup d’épaule ! déclara Karl Kip.

— Oui !… nous pouvons compter sur lui en toutes circonstances, mon cher Karl !… S’il te doit quelque reconnaissance pour ta conduite à bord du James-Cook, que ne lui devons-nous pas pour tout ce qu’il a fait jusqu’ici ?… Tu vois comme nous avons été accueillis dans sa famille, et aussi dans la famille Gibson, malgré le terrible malheur qui l’a frappée…

— Pauvre capitaine ! s’écria Karl Kip, et pourquoi m’a-t-il fallu le remplacer !… M. Hawkins est inconsolable de la mort de son malheureux ami !… Ah ! puissent ces misérables assassins être découverts et châtiés…

— Ils le seront… Ils le seront ! » répondit Pieter Kip.

Et, à cette déclaration qui lui parut sans doute trop affirmative, Vin Mod se contenta de hausser les épaules en murmurant :

« Oui… ils seront châtiés… et plus tôt que tu ne le penses, Karl Kip ! »

Pieter Kip reprit alors :

« Tu as été présenté au capitaine du Skydnam

— Ce soir même, Pieter, et je n’ai eu qu’à me louer de lui. C’est un Hollandais d’Amsterdam… Il m’a paru être un homme avec lequel je m’entendrai facilement. Au courant de ce qui s’est passé à bord du James-Cook, il sait comment j’ai rempli les fonctions de capitaine, lorsque Flig Balt a été démonté de son commandement…

— Ce qui ne suffit pas, Karl, et il faut que l’ex-maître d’équipage soit sévèrement puni !… Après avoir failli perdre le brick par son impéritie, avoir voulu le livrer aux rebelles, s’être mis à la tête de la révolte…

— Aussi, Pieter, le Conseil ne le ménagera-t-il pas, sois-en sûr…

— Je me demande, Karl, si tu n’as pas eu tort de ne faire arrêter