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Page:Verne - Les Frères Kip, Tome I et II, 1903.djvu/288

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LES FRÈRES KIP

possibilité de les mettre à exécution si les deux frères quittaient l’auberge du Great-Old-Man ?…

« Non, répondit Karl Kip, les réparations dureront une dizaine de jours encore. Je n’embarquerai pas avant le 23, et, à cette époque, Pieter, tu pourras aussi venir prendre possession de ta cabine. Je t’ai retenu une des meilleures, voisine de la mienne…

— Volontiers, frère, car, je te l’avoue, j’ai quelque hâte d’avoir quitté cette auberge… »

Et il ajouta en riant :

« Elle n’est vraiment plus digne de l’officier qui commande en second le Skydnam

— Et encore moins, répondit Karl Kip sur le même ton, du chef de la maison Kip frères de Groningue ! »

Et ils étaient heureux, ces deux braves cœurs ! La confiance leur revenait, et, de fait, n’était-ce pas une première bonne chance que Karl Kip eût trouvé un embarquement dans des conditions si avantageuses ?… Aussi, cette nuit, pour la première fois depuis longue date, leur sommeil ne serait pas troublé par les inquiétudes de l’avenir.

Dix heures venaient de sonner, et ils se levèrent pour les préparatifs du coucher.

La conversation étant finie, Vin Mod allait regagner sa chambre, en se glissant le long du balcon, lorsqu’une dernière question de Pieter Kip le ramena près de la fenêtre.

« Tu dis, Karl, que le départ du Skydnam aura lieu vers le 25 du mois…

— Oui, frère, tout sera paré à cette date… à un ou deux jours près, bien entendu.

— Mais est-ce que Flig Balt ne doit pas être jugé quelques jours avant ?…

— C’est le 21 que Len Cannon et lui seront traduits devant le