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Page:Verne - Les Frères Kip, Tome I et II, 1903.djvu/306

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IV

devant le conseil maritime.


Les tristes événements qui s’étaient produits à bord du James-Cook au cours de son dernier voyage, on ne s’étonnera pas s’ils avaient eu grand retentissement à Hobart-Town. D’une part, l’assassinat du capitaine Harry Gibson, commis dans des circonstances mystérieuses, de l’autre, la tentative de révolte faite par Flig Balt et maîtrisée par Karl Kip, il n’en fallait pas tant pour provoquer une émotion générale.

De l’assassinat, on ne savait rien de plus qu’au jour où le brick, son pavillon en berne, était rentré au port.

Quant à la révolte, les autorités maritimes allaient se prononcer sur la culpabilité de Flig Balt et de son complice. D’après l’opinion publique, le maître d’équipage serait sévèrement condamné, étant donnée sa situation à bord, qui constituait une aggravation, et il ne s’en tirerait pas à moins de dix à quinze ans de bagne.

Les principaux témoins, M. Hawkins, Nat Gibson, Karl et Pieter Kip, les matelots Hobbes, Wickley et Burnes, le mousse Jim avaient déjà été entendus dans l’enquête. Les autres, cités par l’accusé : Vin Mod, Sexton, Kyle, Bryce, le cuisinier Koa, devaient être appelés comme témoins à décharge.

Du reste, à moins d’incidents imprévus, l’affaire, rapidement conduite, n’occuperait qu’une seule audience.

Il y eut affluence, ce jour-là, dans la salle du Conseil maritime. Dès neuf heures du matin, la foule envahit le prétoire mis à la dis-