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Page:Verne - Les Frères Kip, Tome I et II, 1903.djvu/401

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LES FENIANS.

provoquer les représailles du fenianisme, et il ne faut le prendre que dans ses rapports avec cette histoire[1].

O’Connell était mort en 1847, avant d’avoir pu achever son œuvre, sans même avoir entrevu le succès dans un avenir plus ou moins éloigné. Cependant les efforts individuels continuèrent à se manifester, et, en 1867, le gouvernement du Royaume-Uni se trouva en présence d’une nouvelle révolte qui éclata, non plus dans une ville d’Irlande, mais dans une ville d’Angleterre. Manchester vit se lever pour la première fois le drapeau des fenians, dont le nom vient sans doute des Gaels de l’ancien temps, et il flotta pour la cause de l’indépendance.

Cette révolte fut réduite comme l’avait été la première, et avec la même implacable rigueur. La police s’empara de ses principaux chefs, Allen, Kelly, Deary, Laskin, Gorld. Emprisonnés, traduits devant la Cour criminelle, les trois premiers, condamnés à la peine capitale, furent exécutés le 23 novembre à Manchester.

À cette époque se place une autre tentative, due à l’énergique ténacité de Burke et de Casey, lesquels, arrêtés à Londres, furent enfermés dans la prison de Clerkenwell. Leurs amis, leurs complices, ne devaient pas les abandonner.

Résolus à les délivrer, le 13 décembre, ils firent sauter les murs de la prison, — explosion qui compta une quarantaine de victimes, tuées ou blessées. Burke, n’ayant pu s’échapper, fut condamné à quinze ans de travaux forcés pour crime de haute trahison.

Sept fenians avaient été arrêtés : William et Timothy Desmond, English, O’Keeffe, Michel Baret, et une femme, Anna Justice.

Devant la Cour, ces rebelles eurent le célèbre Bright pour les défendre, comme il avait déjà défendu, devant le Parlement, les droits de l’Irlande.

  1. Cette période de l’histoire irlandaise a déjà été traitée dans la série des Voyages extraordinaires avec le roman de P’tit Bonhomme.