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Page:Verne - Les Frères Kip, Tome I et II, 1903.djvu/417

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XI

le billet.


Voici ce que contenait ce billet :

« Après-demain 5 mai, dès que l’occasion se présentera pendant les travaux du dehors, gagner tous trois la pointe Saint-James sur la côte ouest de Storm-Bay, où le navire enverra son canot. Si le temps ne lui a pas permis de quitter la rade d’Hobart-Town et de traverser la baie, attendre qu’il soit en vue de la pointe, et veiller depuis le coucher jusqu’au lever du soleil.

« Dieu protège l’Irlande et vienne en aide à vos amis d’Amérique ! »

Ce billet ne portait aucun nom, ni celui des destinataires, ni celui de ceux qui l’avaient rédigé en termes aussi concis que formels. Il ne donnait pas même le nom du steamer envoyé d’Amérique à Hobart-Town, et dont la destination demeurait inconnue.

Toutefois, le nom de l’Irlande était écrit en toutes lettres. Donc, nul doute qu’il fût à l’adresse des fenians de Port-Arthur. S’il tombait sous les yeux du capitaine-commandant, celui-ci ne s’y tromperait pas : le projet d’évasion concernait O’Brien et Macarthy, projet qui deviendrait inexécutable.

Mais ce billet déposé par Walter, qui renfermait des indications si précises et donnait rendez-vous aux fugitifs à quarante-huit heures de là sur la pointe Saint-James, qui donc en avait eu connaissance ?…