confirmer les premières. Dans le pays où survivaient les souvenirs de leur famille, ils n’étaient pas nombreux ceux qui avaient tout d’abord admis la culpabilité, et, après que leur retour eut été connu à Groningue, l’erreur ne faisait plus de doute pour personne.
Mais, en somme, ce n’étaient là que des sentiments, et le magistrat n’obtenait rien de ce qui était juridiquement exigé pour déclarer recevable une demande en révision de l’affaire.
Enfin, à propos du navire allemand le Kaiser, depuis son départ de Port-Praslin, les nouvelles de mer ne signalaient son passage ni aux Salomon ni dans les archipels voisins. Impossible de savoir ce qu’étaient devenus Flig Balt, Vin Mod et autres qui pouvaient être impliqués dans le crime de Kerawara.
Aussi, au vif désespoir de M. Hawkins, le magistrat allait-il renoncer à continuer l’enquête. Et alors, c’était la condamnation définitive, c’était la réintégration des deux frères au pénitencier de Port-Arthur, à moins qu’une grâce royale ne vînt mettre fin à de si terribles épreuves.
« Plutôt mourir que de rentrer au bagne !… s’écriait Karl Kip.
— Ou d’être l’objet d’une grâce déshonorante !… » répondait Pieter Kip.
Telle était la situation. On comprendra qu’elle fût de nature à troubler profondément les esprits, et même à provoquer quelque acte d’indignation publique.
Le départ de M. et Mme Zieger devait s’effectuer le 5 août suivant à bord d’un steamer anglais, chargé pour l’archipel Bismarck. On se souvient que, le lendemain même du crime de Kerawara, M. Hawkins avait fait en double épreuve la photographie du capitaine Gibson, représenté nu à mi-corps, la poitrine trouée par le kriss malais.
Or, avant de retourner à Port-Praslin, M. Zieger voulut