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Page:Verne - Les Frères Kip, Tome I et II, 1903.djvu/484

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XVI

conclusion.


Depuis un certain temps déjà, depuis les curieuses expériences ophtalmologiques qui ont été entreprises par d’ingénieux savants, observateurs de grand mérite, il est démontré que les objets extérieurs, qui impressionnent la rétine de l’œil, peuvent s’y conserver indéfiniment. L’organe de la vision contient une substance particulière, le pourpre rétinien, sur laquelle se fixent précisément ces images. On parvient même à les y retrouver, avec une netteté parfaite, lorsque l’œil, après la mort, est enlevé et plongé dans un bain d’alun.

Or, ce que l’on savait relativement à cette fixation des images allait recevoir dans ces circonstances une indiscutable confirmation.

Au moment où le capitaine Gibson rendait le dernier souffle, son suprême regard — un regard d’effroi et d’angoisse, — s’était porté sur les meurtriers, et au fond de ses yeux se fixaient les figures de Flig Balt et de Vin Mod. Aussi, lorsque M. Hawkins prit la photographie de la victime, les moindres détails de la physionomie se reproduisirent sur la plaque de l’objectif. Rien qu’avec la première épreuve, en l’examinant à la loupe, on aurait pu retrouver, au fond de l’orbite, la face des deux assassins, et, de fait, on l’y retrouvait encore.

Mais, à ce moment, comment cette pensée fût-elle venue à M. Hawkins, à M. Zieger, à M. Hamburg ?… Non ! il avait fallu le