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Page:Verne - Les Frères Kip, Tome I et II, 1903.djvu/490

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LES FRÈRES KIP

où on les retrouva le lendemain, lors de la descente de police…

Et c’est bien ainsi qu’avait été perpétrée cette abominable machination.

Évidemment, les soupçons de M. Hawkins s’étaient depuis longtemps portés sur le maître d’équipage et sur son complice Vin Mod ; mais il convenait que ces soupçons devinssent des certitudes. Aussi n’avait-il fallu rien moins que cette dernière révélation dont le public eut connaissance par les journaux d’Hobart-Town, ce qui provoqua un revirement aussi unanime que justifié.

À deux jours de là, les magistrats déclarèrent recevable la demande de révision. Appuyée sur un fait nouveau, elle permettait de présumer une erreur judiciaire, et les frères Kip furent renvoyés devant la Cour criminelle.

Aux débats de ce second procès, la foule fut plus nombreuse qu’au premier, mais, cette fois, entièrement favorable aux deux frères. Assurément il y eut lieu de regretter que certains témoins ne pussent être à la barre, d’où ils auraient passé sur le banc des accusés… Mais, entre autres, est-ce que Flig Balt et Vin Mod n’étaient pas là… au fond des yeux démesurément ouverts de leur victime ?…

L’affaire dura à peine une heure. Elle se termina par la réhabilitation de Karl et de Pieter Kip, qui fut hautement proclamée aux applaudissements de l’auditoire.

Puis, dès qu’ils eurent été mis en liberté, lorsqu’ils se trouvèrent dans le salon de M. Hawkins, au milieu des familles Gibson et Zieger, c’est alors qu’ils furent payés là de toutes les misères, de toutes les hontes qui les avaient si longtemps, si durement accablés.

Inutile d’ajouter que des offres de service leur vinrent non seulement par M. Hawkins, mais par tous ses amis. Si Karl Kip voulait reprendre la mer, il trouverait un commandement à Hobart-