Après avoir présenté le capitaine à M. Balfour, M. Hawkins rentra dans son bureau, où le suivirent M. Gibson et son fils. Et là, tout d’abord, on parla d’Hobart-Town. Les nouvelles ne manquaient pas, grâce aux services réguliers entre la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande. La veille même était arrivée une lettre de Mrs Hawkins, et celles de Mrs Gibson attendaient depuis quelques jours le James-Cook à Wellington.
Le capitaine prit connaissance de sa correspondance. Tout le monde allait bien là-bas. Ces dames étaient en bonne santé, il est vrai, l’absence leur semblait longue et leur espoir était qu’elle ne se prolongerait pas. Le voyage devait toucher à son terme.
« Oui, dit M. Hawkins, encore cinq ou six semaines, et nous serons de retour à Hobart-Town…
— Chère mère, s’écria Nat Gibson, quel bonheur elle aura à nous revoir, autant que nous en avons eu, père, à t’embrasser !…
— Et que j’en ai, moi, cher enfant !
— Mon ami, dit M. Hawkins, j’ai toute raison de croire que la traversée du James-Cook sera maintenant de peu de durée…
— C’est mon avis, Hawkins.
— Même à moyenne vitesse, reprit l’armateur, la navigation est assez courte entre la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Irlande…
— En cette saison surtout, répondit le capitaine. La mer est belle jusqu’à l’Équateur, les vents sont réguliers, et je pense comme toi que nous n’aurons aucun retard à subir, si notre relâche à Port-Praslin ne doit pas se prolonger…
— Il n’en sera rien, Gibson. J’ai reçu de notre correspondant, M. Zieger, une lettre très rassurante à ce sujet. Il y a dans l’archipel un gros stock de marchandises en nacre, en coprah, et le chargement du brick pourra s’effectuer sans difficultés.
— M. Zieger est-il prêt à prendre livraison de nos marchandises ?… demanda le capitaine.