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les frères kip.

de Behring, du côté des îles Kouriles, ou dans les mers antarctiques, voyages longs et périlleux dont plus d’un navire n’est jamais revenu.

— Après tout, mon cher Gibson, dit l’armateur, ceci n’est qu’un projet… Nous verrons plus tard… Tenons-nous-en au cabotage, puisqu’il a toujours été heureux, et ramenons le brick à Hobart-Town avec une belle cargaison dans sa cale. »

Vers six heures du soir, le James-Cook eut connaissance de la côte par le travers de la baie Waimah, à la hauteur des petits ports d’Ohawe. Quelques nuages se levant à l’horizon, le capitaine fit amener les perroquets et prendre les ris dans les huniers. C’est d’ailleurs une précaution qui s’impose à tous les bâtiments dans ces parages, où les coups de vent sont aussi subits que violents, et, chaque soir, l’équipage diminue la voilure par crainte d’être surpris.

Et, en effet, le brick fut passablement secoué jusqu’au matin. Il dut gagner de quelques milles au large, après avoir relevé les feux du cap Egmont. Le jour venu, il laissa arriver, repiqua vers la terre, dont M. Gibson ne voulait pas s’éloigner, et vint passer à l’ouverture de New-Plymouth, une des villes importantes de l’Île du nord.