Page:Verne - Les Frères Kip (partie 1).djvu/109

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

103
quelques jours de navigation.

son, après avoir examiné d’un rapide coup d’œil la voilure du brick.

— La brise tend à haler l’est, fit observer Flig Balt.

— En effet, arrive un peu, Mod… Il n’y a pas d’inconvénient à se rapprocher de terre. »

Puis, cet ordre donné et exécuté, M. Gibson rentra dans le rouf.

« Ah ! murmura Vin Mod, si vous commandiez le James-Cook, maître Balt, au lieu de laisser porter, il loferait plutôt…

— Oui… mais je ne suis pas le capitaine ! répondit Flig Balt, qui se dirigea vers l’avant.

— Il le sera, cependant, se répétait Vin Mod. Il faut qu’il le soit… quand je devrais être pendu ! »

Durant cette journée, on vit moins de baleines que la veille, ce qui expliquait la rareté des baleiniers dans ces parages. C’est plutôt le long du littoral de l’est qu’on cherche à les amarrer, du côté d’Akaroa et de la baie des îles de Tawai-Pounamou. Mais la mer n’était point déserte. Un certain nombre de caboteurs descendaient ou remontaient, abrités par la terre, à travers et au delà de la baie Taranaki.

Dans l’après-midi, toujours servi par une forte brise, ayant perdu de vue la cime du Whare-Orino, haut de deux mille pieds, dont