tourbillons… La nuit était obscure et brumeuse… Nous nous sommes accrochés à une cage à poules qui, heureusement, passait à notre portée… Trois heures après, le courant nous portait au banc de corail et nous avons gagné cette côte à la nage…
— Ainsi, demanda M. Gibson, voilà deux semaines que vous êtes sur l’île ?…
— Deux semaines.
— Et vous n’y avez rencontré personne ?…
— Personne.
— Et, répondit le plus jeune, nous sommes fondés à croire qu’il n’y a pas un être humain sur cette terre, ou, du moins, que cette partie du littoral est inhabitée.
— Vous n’avez pas eu la pensée de remonter vers l’intérieur ?… dit Nat Gibson.
— Si, répondit l’aîné, mais il eût fallu s’aventurer à travers des forêts épaisses, au risque de s’y perdre, et dans lesquelles nous n’aurions peut-être pas trouvé à subsister.
— Et puis, reprit l’autre, où cela nous aurait-il conduits puisque, vous venez de nous l’apprendre, nous étions sur une île déserte ?… Mieux valait encore ne point abandonner le rivage… C’eût été renoncer à toute chance d’être aperçus, si un navire venait en vue, et d’être sauvés, comme nous le sommes…
— Vous avez eu raison.