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Page:Verne - Les Frères Kip (partie 1).djvu/161

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les deux frères.

l’aîné encourageant le plus jeune, lui prêtant l’appui de son bras lorsqu’il faiblissait. Mais le moment approchait où tous deux seraient à bout de forces, et, après une dernière étreinte, un suprême adieu, ils s’engloutiraient dans l’abîme…

Il était environ trois heures du matin, lorsque Karl Kip parvint à saisir un objet qui flottait près de lui. C’était une des cages à poules de la Wilhelmina, à laquelle ils s’accrochèrent.

L’aube perça enfin les jaunâtres volutes du brouillard, la brume ne tarda pas à se lever, et un clapotis de lames reprit au souffle de la brise.

Karl Kip promena son regard jusqu’à l’horizon.

Dans l’est, mer déserte. Dans l’ouest, la côte d’une terre assez élevée, voilà ce qu’il aperçut tout d’abord.

Cette côte ne se trouvait pas à plus de trois, milles. Le courant et le vent y portaient. Il avait certitude de pouvoir l’atteindre, si la houle ne devenait pas trop forte.

À quelque terre, île ou continent, qu’elle appartînt, cette côte assurait le salut des naufragés.

Le littoral, qui se déroulait à l’ouest, était dominé par un pic dont les premiers rayons du soleil doraient l’extrême pointe.