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la mer de corail.

de cette cabine, où s’ouvrait le tiroir, il trouva un objet qui avait échappé aux recherches de Karl et de Pieter Kip.

C’était un poignard de fabrication malaise, un de ces kriss à dents de scie, qui s’était glissé dans l’interstice de deux planches disjointes. Cette arme, assez commune chez les indigènes du Pacifique, n’avait pas grand prix et n’eût servi qu’à compléter la panoplie d’un amateur.

Vin Mod agissait-il sous une certaine pensée en s’appropriant cette arme ?… Dans tous les cas, il saisit le kriss, le fourra sous sa vareuse sans avoir été vu, et son intention était de le cacher dans son sac, dès qu’il serait de retour à bord du brick.

On peut en être assuré, si, au lieu de cette arme, il eût retrouvé le millier de piastres de Pieter Kip, il ne se fût fait aucun scrupule de l’emporter.

Il n’y avait plus rien à recueillir à bord du bâtiment naufragé. Les effets, habits, linge, literie, furent transportés dans le canot. D’ailleurs l’épave ne devait pas tarder à se disloquer entièrement. Le plancher du carré, rongé par l’eau, cédait sous le pied. Au premier mauvais temps, il ne flotterait plus que d’informes débris à la surface de la mer.

Le brick était en panne par le travers de