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les frères kip.

prenaient les repas, plus agréablement qu’à l’intérieur du carré.

Ce matin-là, pendant le déjeuner, la conversation porta sur ces îles des Louisiades au milieu desquelles le brick devait effectuer la partie périlleuse de sa traversée. Son point le plaçait à quatre cent cinquante milles environ du groupe de la Nouvelle-Irlande. Dans quatre jours, si les calmes ne le retardaient pas, — ce qui arrive fréquemment au cours de la saison chaude entre le Tropique et l’Équateur, — il laisserait tomber l’ancre au mouillage de Port-Praslin.

« Vous avez plusieurs fois parcouru cet archipel des Louisiades ? demanda Pieter Kip en s’adressant au capitaine.

— Oui… plusieurs fois, lorsque j’allais prendre cargaison à la Nouvelle-Irlande, répondit M. Gibson. »

— N’est-ce pas une navigation difficile ?… ajouta Karl Kip.

— Difficile, en effet, monsieur Kip. Vous n’avez jamais eu l’occasion de visiter cette partie du Pacifique ?…

— Jamais, monsieur Gibson, et je n’ai pas encore dépassé en latitude la Papouasie.

— Eh bien, affirma M. Gibson, un capitaine qui serait imprudent ou inattentif risquerait de jeter son navire sur les innom-