Page:Verne - Les Frères Kip (partie 1).djvu/194

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

188
les frères kip.

Principalement entre les Salomon, les Hébrides, la Papouasie et les groupes du nord, la navigation ne s’effectue pas sans grands risques.

On ne s’étonnera donc pas que le James-Cook, destiné à cette navigation, fût armé d’une petite pièce de cuivre qui portait un boulet de quinze livres à six cents mètres, et que le râtelier du rouf possédât une demi-douzaine de fusils et de revolvers. Si quelques pirogues suspectes s’approchaient, on saurait les tenir à distance.

Ces Papouas, ou Papous, ou Negritos d’origine, constituent une race intermédiaire entre les Malais et les nègres. Ils se divisent en Alfakis, qui sont des montagnards, et en — Papouas proprement dits, qui occupent le littoral. Ces indigènes, ni agriculteurs ni pasteurs, forment des tribus isolées, sous le commandement de vieux chefs, auxquels est attribué le nom de « capitans ». Ils n’habitent que des huttes misérables. Ils sont à peine vêtus de peaux de bêtes ou de pagnes en écorce. Du reste, la vie est facile sur ces territoires de la Nouvelle-Guinée et des Louisiades. L’alimentation s’y voit largement assurée : des tortues, des poissons, des taros, des ignames, des coquillages en abondance, des cannes à sucre, des bananes, des noix de coco, du