passagers et le capitaine. On eût dit qu’il cherchait à se rendre compte du nombre de personnes qui se trouvaient à bord. C’est ce que crut remarquer Karl Kip, et il en toucha un mot à son frère.
Nat Gibson eut alors l’idée de photographier ce type. Non point qu’il songeât à lui faire cadeau de son portrait, car le temps lui aurait manqué pour obtenir l’épreuve. Il voulait enrichir sa collection en y introduisant un Papoua authentique.
« C’est une bonne idée, dit M. Hawkins, mais comment empêcher ce diable-là de bouger ?
— Essayons », répondit Nat Gibson.
Il prit donc l’indigène par le bras afin de le conduire à l’arrière. Et comme celui-ci, ne comprenant pas ce qu’on attendait de lui, opposait quelque résistance :
« Assaï », lui dit M. Gibson.
Ce mot est le vocatif du verbe « venir » dans le langage papouasien, et le capitan y répondit en se dirigeant vers le rouf.
Nat Gibson apporta son appareil à l’arrière et le disposa sur le trépied. Puis, avant de le braquer sur le sauvage, il chercha à placer celui-ci dans une pose convenable de manière à obtenir un bon cliché.
Mais le capitan, fort agité, fort démonstratif,