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trois semaines dans l’archipel.

énormes nommés koukiavars, reptiles, lézards, insectes peu ragoûtants, ils s’en nourrissent avec un appétit de gloutons. En fait de fruits, ce sont ceux du mapé et du laka, sorte de châtaignes de l’inocarpe très abondantes, des noix de cocos ou lamacs dont le larime est la coque ligneuse et le kaouro le lait émulsif, les ounis ou bananes, les nios ou ignames, les tos ou cannes à sucre, les bercos ou fruits à pain sauvages. Comme quadrupèdes, les indigènes n’élèvent que des cochons et ne chassent que les couscous, animaux qui appartiennent au sous-genre des phalangers.

Les Néo-Irlandais, cependant, ne se montrent point réfractaires à des tentatives de civilisation. Les missionnaires tâchent de les convertir à la religion chrétienne. Mais, chez eux, le paganisme a des attaches très tenaces et se mélange de croyances musulmanes qui leur viennent des relations avec les Malais. Il est même à présumer que ces sauvages sont polygames. Dans chaque village est édifié le tambou, la case publique, la maison d’idoles, dont les vieillards ont l’entretien et la garde.

M. Hawkins et ses compagnons n’éprouvèrent aucune difficulté à visiter ce tambou, dont les portes, moins fermées que celles des habitations, s’ouvrirent devant M. Zieger. Ils trouvèrent à l’intérieur de cette vaste case plu-