passagers du James-Cook, au cours d’un agréable voyage, s’intéressaient aux choses de la navigation. Ils ne s’abandonnaient pas à ces joyeuses impressions du retour qu’ils eussent éprouvées, si leur séjour à Kerawara ne se fût terminé par un effroyable malheur.
Lorsque Nat Gibson quittait sa cabine, il venait s’asseoir à l’arrière, M. Hawkins près de lui. Rien ne pouvait les distraire de leur douleur. Ils songeaient à la prochaine arrivée au port, à Mme Gibson qui attendait si impatiemment le James-Cook, et la pauvre femme apprendrait qu’il ne ramenait pas son capitaine…
Les frères Kip, désireux de respecter cette affliction que l’éloignement n’avait pas encore adoucie, se tenaient le plus souvent à l’écart. Toutefois, sans trop en avoir l’air, Karl surveillait la marche du navire. Le maître d’équipage ne lui avait jamais inspiré confiance. En diverses circonstances, ces qualités qui font le vrai marin lui avaient semblé assez incomplètes. À deux ou trois reprises, lorsque M. Gibson était dans sa cabine, quelques manœuvres mal dirigées lui faisaient douter que Flig Balt fût homme de mer. Mais, au total, cela ne le regardant pas, il s’était tu à ce sujet. Or, ce qui ne présentait pas de très graves inconvénients sous le commandement