démontée, et peut-être serait-il impossible de changer la direction cap pour cap.
La barre fut mise dessous et on largua la brigantine pour aider le gouvernail.
À ce moment, le brick se coucha sur bâbord, et le bout de sa grande vergue disparut sous l’écume des lames.
Alors un homme s’élança vers M. Hawkins et ne dit que ces mots :
« Laissez-moi faire…
— Faites », répondit l’armateur.
Et l’on vit de quoi est capable un vrai marin, ayant tout son sang-froid, et ce qu’il était, comparé à l’ex-maître d’équipage.
Au commandement de Karl Kip, à sa voix impérieuse, à la clarté des ordres qu’il donna, l’équipage manœuvra avec ensemble et décision. Le James-Cook se releva peu à peu en conservant sa mâture, et, profitant de rapides embellies, Karl Kip parvint à le remettre debout à la lame. Les coups de mer, quoique d’une extraordinaire impétuosité, furent moins dangereux, puisqu’ils assaillaient par l’avant et non plus par l’arrière. On hissa, non sans grandes difficultés, un foc de gros temps, capable de résister aux rafales. Sous son tourmentin et son petit hunier, dont Karl Kip fit larguer un ris, et qui furent orientés au plus près, le brick tint la cape, tandis que le