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Page:Verne - Les Frères Kip (partie 1).djvu/73

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vin mod à l’œuvre.

Mais, si toute crainte fut bannie de ce chef, on imagine aisément la colère qu’éprouvèrent le maître d’équipage et Vin Mod. Impossible d’agir cette nuit, et le lendemain le brick serait à son mouillage de Wellington. Se jeter sur le capitaine Gibson, sur les trois matelots, cela ne se ferait pas sans bruit. Ils résisteraient, ils se défendraient, ils crieraient, et leurs cris seraient entendus de l’aviso, qui ne se trouvait plus qu’à deux ou trois encablures… La révolte ne pouvait éclater dans ces conditions… Elle eût été promptement réprimée par le bâtiment anglais, qui, en quelques tours d’hélice, eût accosté le brick.

« Malédiction !… grommelait Vin Mod. Rien à faire !… On risquerait d’être envoyé à bout de vergues de ce damné bateau…

— Et demain, ajouta Flig Balt, l’armateur et Nat Gibson seront à bord ! »

Il aurait fallu s’éloigner de l’aviso, et peut-être le maître d’équipage l’eût-il tenté, si le capitaine, au lieu de regagner sa cabine, ne fût demeuré la plus grande partie de la nuit sur le pont. Impossible de prendre le large…Donc, nécessité de renoncer au projet de s’emparer du brick.

Le jour revint de bonne heure. Le James-Cook avait poussé à l’ouvert de Blenheim, situé sur le littoral de Tawaï-Pounamou, côté ouest