une certaine mesure. En outre, deux mois après, sa crédulité reçut un nouveau coup.
En effet, vers cette époque, Harry fit une découverte assez inattendue, mais qui expliquait en partie l’apparition des Dames de feu dans les ruines du château de Dundonald, à Irvine.
Un jour, après une longue exploration de la partie sud de la houillère, — exploration qui avait duré plusieurs jours à travers les dernières galeries de cette énorme substruction, — Harry avait péniblement gravi une étroite galerie, évidée dans un écartement de la roche schisteuse. Tout à coup, il fut très surpris de se trouver en plein air. La galerie, après avoir remonté obliquement vers la surface du sol, aboutissait précisément aux ruines de Dundonald Castle. Il y existait donc une communication secrète entre la Nouvelle-Aberfoyle et la colline que couronnait le vieux château. L’orifice supérieur de cette galerie eût été impossible à découvrir extérieurement, tant il était obstrué de pierres et de broussailles. Aussi, lors de l’enquête, les magistrats n’avaient-ils pu y pénétrer.
Quelques jours après, James Starr, conduit par Harry, vint reconnaître lui-même cette disposition naturelle du gisement houiller.
« Voilà, dit-il, de quoi convaincre les superstitieux de la mine. Adieu, les brawnies, les lutins et les Dames de feu !
— Je ne crois pas, monsieur Starr, répondit Harry, que nous ayons lieu de nous en féliciter ! Leurs remplaçants ne valent pas mieux et peuvent être pires, assurément !
— En effet, Harry, reprit l’ingénieur, mais qu’y faire ? Évidemment, les êtres quelconques qui se cachent dans la mine, communiquent par cette galerie avec la surface du sol. Ce sont eux, sans doute, qui, la torche à la main, pendant cette nuit de tourmente, ont attiré le Motala à la côte, et, comme les anciens pilleurs d’épaves, ils en eussent volé les débris, si Jack Ryan et ses compagnons ne se fussent pas trouvés là ! Quoi qu’il en soit, enfin, tout s’explique. Voilà l’orifice du repaire ! Quant à ceux qui l’habitaient, l’habitent-ils encore ?
— Oui, puisque Nell tremble, lorsqu’on lui en parle ! répondit Harry avec conviction. Oui, puisque Nell ne veut pas ou n’ose pas en parler ! »
Harry devait avoir raison. Si les mystérieux hôtes de la houillère l’eussent abandonnée, ou s’ils étaient morts, quelle raison aurait eue la jeune fille de garder le silence ?
Cependant, James Starr tenait absolument à pénétrer ce secret. Il pressentait que l’avenir de la nouvelle exploitation pouvait en dépendre. On prit donc de