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les tribulations d’un chinois en chine

pavillon de Tchouane-Sine-Tiène, dans lequel se font les sacrifices en l’honneur de Confucius ; la Bibliothèque impériale ; le bureau des Historiographes ; le Vou-Igne-Tiène, où l’on conserve les planches de cuivre et de bois destinées à l’impression des livres ; les ateliers dans lesquels se confectionnent les vêtements de la cour ; le palais de la « Pureté Céleste », lieu de délibération des affaires de famille ; le palais de l’« Élément Terrestre supérieur », où fut installée la jeune impératrice ; le palais de la « Méditation », dans lequel se retire le souverain, lorsqu’il est malade ; les trois palais où sont élevés les enfants de l’empereur ; le temple des parents morts ; les quatre palais qui avaient été réservés à la veuve et aux femmes de Hien-Fong, décédé en 1861 ; le Tchou-Siéou-Kong, résidence des épouses impériales ; le palais de la « Bonté Préférée », destiné aux réceptions officielles des dames de la cour ; le palais de la « Tranquillité Générale », singulière appellation pour une école d’enfants d’officiers supérieurs ; les palais de la « Purification et du Jeûne » ; le palais de la « Pureté de jade », habité par les princes du sang ; le temple du « Dieu protecteur de la ville » ; un temple d’architecture tibétaine ; le magasin de la couronne ; l’intendance de la Cour ; le Lao-Kong-Tchou, demeure des eunuques, dont il n’y a pas moins de cinq mille dans la ville Rouge ; et enfin d’autres palais, qui portent à quarante-huit le nombre de ceux que renferme l’enceinte impériale, sans compter le Tzen-Kouang-Ko, le pavillon de la « Lumière Empourprée », situé sur le bord du lac de la Cité jaune, où, le 19 juin 1873, furent admis en présence de l’empereur les cinq ministres des États-Unis, de Russie, de Hollande, d’Angleterre et de Prusse.

Quel forum antique a jamais présenté une telle agglomération d’édifices, si variés de formes, si riches d’objets précieux ? Quelle cité même, quelle capitale des États européens pourrait offrir une telle nomenclature ?

Et, à cette énumération, il faut encore joindre le Ouane-Chéou-Chane, le palais d’Été, situé à deux lieues de Péking. Détruit en 1860, à peine retrouve-t-on, au milieu des ruines, ses jardins d’une « Clarté parfaite et d’une Clarté tranquille », sa colline de la « Source de Jade », sa montagne des « Dix mille Longévités ! »

Autour de la ville jaune, c’est la ville Tartare. Là sont installées les légations française, anglaise et russe, l’hôpital des Missions de Londres, les missions catholiques de l’Est et du Nord, les anciennes écuries des éléphants, qui n’en contiennent plus qu’un, borgne et centenaire. Là, se dressent la tour de la Cloche, à toit rouge encadré de tuiles vertes, le temple de Confucius, le