Ah ! que mon cœur, souvent, |
Kin-Fo écoutait toujours et ne dit rien, cette fois.
La Tankadère finit ainsi :
Qu’as-tu besoin de courir |
« Oui ! peut-être ! murmura Kin-Fo, la richesse n’est-elle pas tout en ce monde ! Mais la vie ne vaut pas qu’on essaie ! »
Une demi-heure après, Kin-Fo rentrait à son habitation. Les deux étrangers, qui l’avaient suivi jusque-là, durent s’arrêter.
Kin-Fo tranquillement se dirigea vers le kiosque de « Longue Vie », en ouvrit la porte, la referma, et se trouva seul dans un petit salon, doucement éclairé par la lumière d’une lanterne à verres dépolis.
Sur une table, faite d’un seul morceau de jade, se trouvait un coffret, contenant quelques grains d’opium, mélangés d’un poison mortel, un « en-cas » que le riche ennuyé avait toujours sous la main.
Kin-Fo prit deux de ces grains, les introduisit dans une de ces pipes de terre rouge dont se servent habituellement les fumeurs d’opium, puis il se disposa à l’allumer.
« Eh ! quoi ! dit-il, pas même une émotion, au moment de m’endormir pour ne plus me réveiller ! »
Il hésita un instant.
« Non ! s’écria-t-il, en jetant la pipe, qui se brisa sur le parquet. Je la veux, cette suprême émotion, ne fût-ce que celle de l’attente !… je la veux ! je l’aurai ! »
Et, quittant le kiosque, Kin-Fo, d’un pas plus pressé que d’ordinaire, se dirigea vers la chambre de Wang.
- ↑ Les deux phénix sont l’emblème du mariage dans le Céleste Empire.