Page:Verne - Les grands navigateurs du XVIIIe siècle, 1879.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
45
LES PRÉCURSEURS DU CAPITAINE COOK.


II

Wallis et Carteret. — Préparatifs de l’expédition. — Pénible navigation dans le détroit de Magellan. — Séparation du Dauphin et du Swallow. — L’île Whitsunday. — L’île de la Reine-Charlotte. — Îles Cumberland, Henri, etc. — Tahiti. — Les îles Howe, Boskaven et Keppel. — L’île Wallis. — Batavia. — Le Cap. — Les Dunes. — Découverte des îles Pitcairn, Osnabrugh, Glocester, par Carteret. — L’archipel Santa-Cruz. — Les îles Salomon. — Le canal Saint-Georges et la Nouvelle-Irlande. — Les îles Portland et de l’Amirauté. — Macassar et Batavia. — Rencontre de Bougainville dans l’Atlantique.

L’élan était enfin donné, et l’Angleterre entrait dans la voie de ces grandes expéditions scientifiques qui devaient être si fécondes et porter si haut la réputation de sa marine. Quelle admirable école, que ces voyages de circumnavigation, où les équipages, officiers et matelots, sont à toute heure en présence de l’imprévu, où les qualités du marin, du militaire, de l’homme même trouvent à s’exercer ! Si, pendant les guerres de la Révolution et de l’Empire, la marine anglaise nous écrasa presque toujours de sa supériorité, ne faut-il pas l’attribuer autant à ce que ses matelots s’étaient formés à cette rude besogne qu’aux déchirements de notre patrie, qui nous avaient privés des services de presque tout l’état-major maritime ?

Quoi qu’il en soit, l’Amirauté anglaise organisa, aussitôt le retour de Byron, une nouvelle expédition. Il semble même qu’elle ait mis beaucoup trop de hâte dans ses préparatifs. Le Dauphin était rentré aux Dunes au commencement de mai, et six semaines après, le 19 juin, le capitaine Samuel Wallis en recevait le commandement.

Cet officier, après avoir conquis tous ses grades dans la marine militaire, avait exercé un important commandement au Canada et contribué à la prise de Louisbourg. Quelles furent les qualités qui le recommandèrent, plus que tel autre de ses compagnons d’armes, au choix de l’Amirauté pour une expédition de ce genre ? nous ne le savons ; mais les nobles lords n’eurent pas lieu de se repentir du choix qu’ils avaient fait.

Wallis procéda sans retard aux réparations dont le Dauphin avait besoin, et, le 21 août, c’est-à-dire moins d’un mois après avoir reçu sa commission, il rejoignit, sur la rade de Plymouth, le sloop Swallow et la flûte Prince-Frédéric. De ces deux bâtiments, le second était commandé par le lieutenant Brine ; le premier avait pour capitaine Philippe Carteret, officier des plus distingués, qui venait d’accomplir le tour du monde avec le commodore Byron, et dont ce second voyage, allait tout particulièrement accroître la réputation.

Malheureusement, le Swallow semblait peu propre à la campagne qu’on allait