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maître du monde

vrai, mais il n’y a pas de raison pour qu’il ne reparaisse un jour ou l’autre et que sa présence ne soit de nouveau signalée sur un point quelconque du territoire américain… C’est vous, Strock, que nous avons choisi, et, au premier avis, tenez-vous prêt à partir sans perdre une heure. Ne sortez que pour venir à l’Hôtel de la police, où vous recevrez nos dernières instructions, s’il y a lieu…

— Je me conformerai à vos ordres, monsieur Ward, répondis-je, et je serai prêt à quitter Washington pour n’importe quelle destination au premier signal… Mais une question que je me permets de vous poser : devrai-je agir seul, ou ne conviendrait-il pas de m’adjoindre… ?

— C’est ainsi que je l’entends, dit M. Ward en m’interrompant. Faites choix de deux agents en qui vous aurez toute confiance…

— Ce sera facile, monsieur Ward. Et, maintenant, si, un jour ou l’autre, je suis en présence de notre homme, qu’aurai-je à faire ?…

— Tout d’abord ne plus le perdre de vue, et, au besoin même, vous assurer de sa personne, car vous serez muni d’un mandat d’arrêt…

— Utile précaution, monsieur Ward. S’il venait à sauter sur son automobile et à filer au train que vous savez… essayez donc d’attraper un gaillard qui fait du deux cent quarante à l’heure !…

— Aussi ne faut-il pas qu’il les puisse faire, Strock, et, l’arrestation opérée, passez une dépêche… Le reste nous regarde.

— Comptez sur moi, monsieur Ward… À toute heure de jour ou de nuit, je serai prêt à partir avec mes agents… Je vous remercie de m’avoir confié cette mission qui, si elle réussit, me fera grand honneur…

— Et grand profit », ajouta mon chef en me congédiant.

Rentré à la maison, je m’occupai des préparatifs d’un voyage qui pouvait être de quelque durée. Peut-être Grad s’imagina-t-elle