— Certes, monsieur Strock, et d’autant plus volontiers qu’il importe de rassurer la population du district…
— Alors, dès demain, nous nous mettrons en campagne…
— Dès demain ! »
Et, sur ce mot, M. Smith et moi, nous nous sommes séparés.
Je rentrai à l’hôtel, où mes dispositions furent prises en vue d’un séjour qui pouvait se prolonger suivant les nécessités de l’enquête.
Je ne négligeai point d’écrire à M. Ward. Je lui marquais mon arrivée à Morganton, je lui faisais connaître les résultats de ma première entrevue avec le maire de la bourgade et notre résolution de tout faire pour conduire cette affaire à bon terme dans le plus bref délai. Je m’engageais, d’ailleurs, à l’informer de toutes nos tentatives, soit par lettre, soit par télégramme, afin qu’il sût toujours à quoi s’en tenir sur l’état des esprits dans cette partie de la Caroline.
Une seconde entrevue nous réunit, M. Smith et moi, l’après-midi, et il fut décidé de partir aux lueurs naissantes du jour.
Et voici à quel projet nous donnâmes la préférence :
L’ascension de la montagne serait entreprise sous la direction de deux guides très habitués aux excursions de ce genre. À plusieurs reprises, ils avaient gravi les plus hauts pics des Montagnes-Bleues. Toutefois, ils ne s’étaient jamais attaqués au Great-Eyry, sachant bien qu’un cadre d’infranchissables roches en défendait l’abord, et, d’ailleurs, avant la production des derniers phénomènes, ce Great-Eyry ne provoquait point la curiosité des touristes. Du reste, nous pouvions compter sur ces deux guides, que M. Smith connaissait personnellement, des hommes intrépides, adroits, dévoués. Ils ne reculeraient pas devant les obstacles et nous étions résolus à les suivre.
Au surplus, ainsi que le faisait remarquer M. Smith, peut-être