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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 1.djvu/121

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avant, pendant et après le jugement.

donc au nom de ses deux amis. Un mouvement, qui devait amener la séparation de la Hongrie et de l’Autriche, puis la reconstitution autonomique du royaume des anciens Magyars, avait été préparé par eux. Sans leur arrestation, il eût éclaté récemment, et la Hongrie aurait reconquis son indépendance. Mathias Sandorf, se donnant pour le chef de la conspiration, ne voulut laisser à ses coaccusés qu’un rôle secondaire. Mais ceux-ci protestèrent contre les paroles du comte, et revendiquèrent avec l’honneur d’avoir été ses complices l’honneur de partager son sort.

Le débat ne pouvait plus être long. D’ailleurs, lorsque le président du conseil interrogea les accusés sur leurs relations au dehors, ils refusèrent de répondre. Pas un nom ne fut prononcé, pas un ne devait l’être.

« Vous avez nos trois têtes, répondit simplement le comte Sandorf, et elles doivent vous suffire. »

Trois têtes seulement, car le comte Sandorf s’attacha alors à disculper Sarcany, un jeune comptable, employé dans la maison de Ladislas Zathmar, sur la recommandation du banquier Silas Toronthal.

Sarcany ne put que confirmer les dires du comte Sandorf. Il ne savait rien de la conspiration. Il avait