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mathias sandorf.

mourons, après avoir tout fait pour échapper à la mort ! »

Et d’abord, il fallait s’ouvrir un passage à travers la fenêtre. Ce croisillon qui l’obstruait, il fallait l’arracher. Était-ce possible sans une pince, sans une tenaille, sans un outil quelconque ? Les prisonniers ne possédaient pas même un couteau.

« Le reste ne sera que difficile, dit Mathias Sandorf, mais là est peut-être l’impossible ! À l’œuvre ! »

Cela dit, le comte Sandorf se hissa jusqu’à la fenêtre, saisit vigoureusement le croisillon d’une main, et sentit qu’il ne faudrait peut-être pas un très grand effort pour l’arracher.

En effet, les barreaux de fer qui le formaient, jouaient quelque peu dans leurs alvéoles. La pierre, éclatée aux angles, n’offrait plus qu’une assez médiocre résistance. Très probablement, la chaîne du paratonnerre, avant que certaines réparations n’y eussent été faites, devait avoir été dans de mauvaises conditions de conductibilité. Il était probable que des étincelles du fluide, attirées par ce fer du croisillon, avaient alors attaqué le mur même, et l’on sait que sa puissance est pour ainsi dire sans bornes. De là, ces cassures aux alvéoles, dans lesquelles s’enfonçait le bout des barreaux, et une décomposition de la pierre, réduite à une