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mathias sandorf.

Le comte Sandorf et son compagnon coururent vers la porte de la maison, et s’arrêtèrent sur le seuil.

Un homme, à l’intérieur, s’occupait à repriser des filets, à la lueur d’une lampe de bord.

« Mon ami, demanda le comte Sandorf, voulez-vous me dire quelle est cette ville ?

— Rovigno.

— Chez qui sommes-nous ici ?

— Chez le pêcheur Andréa Ferrato.

— Le pêcheur Andréa Ferrato consentirait-il à nous donner asile pour cette nuit ? »

Andréa Ferrato les regarda tous deux, s’avança vers la porte, aperçut l’escouade de police au tournant des murs du port, devina, sans nul doute, quels étaient ceux qui venaient lui demander l’hospitalité, et comprit qu’ils étaient perdus, s’il hésitait à répondre…

« Entrez », dit-il.

Cependant, les deux fugitifs ne se hâtaient pas de franchir la porte du pêcheur.

« Mon ami, dit le comte Sandorf, il y a cinq mille florins de récompense pour quiconque livrera les condamnés, qui se sont échappés du donjon de Pisino !

— Je le sais.