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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 1.djvu/208

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mathias sandorf.

— Mais l’embargo ?…

— L’embargo n’est mis que sur les grands navires, non sur les barques, qui ne s’éloignent pas du littoral.

— Tant mieux, car on a signalé des bancs de thonines, qui viennent du sud, et il ne faut pas tarder à disposer nos madragues !

— Bon ! répondit Andréa Ferrato, il n’y a pas de temps perdu !

— Eh ! peut-être !

— Non, te dis-je, et si je sors cette nuit, j’irai à la pêche aux bonicous, du côté d’Orsera ou de Parenzo.

— À ton aise ! Mais quant à nous, nous travaillerons à installer nos madragues au pied des roches !

— Comme vous voudrez ! »

Andréa Ferrato et Luigi allèrent alors chercher leurs filets, déposés dans l’appentis, et ils les étalèrent sur le sable, afin de les faire sécher au soleil. Puis, deux heures après, le pêcheur rentra à sa maison, après avoir recommandé à son fils de préparer les crocs, qui servent à achever les bonicous, sorte de poissons à chair rouge foncée, appartenant au genre des thons, de l’espèce des anxides.

Dix minutes plus tard, après avoir fumé sur le pas de sa porte, Andréa Ferrato rejoignait ses hôtes