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mathias sandorf.

signifiaient dans la bouche de Carpena. Et cependant, il ne put retenir un rapide tressaillement qui n’échappa point à son visiteur.

Celui-ci avait refermé la porte.

« J’ai à vous parler, répéta-t-il.

— Non !… Vous n’avez rien à me dire !

— Si… il faut que je vous parle… en particulier, ajouta l’Espagnol, en baissant un peu la voix.

— Venez donc », répondit le pêcheur, qui, ce jour-là, avait ses raisons pour ne refuser l’entrée de sa demeure à personne. Carpena, sur un signe d’Andréa Ferrato, traversa la grande salle et le suivit dans sa chambre.

Cette chambre n’était séparée que par un mince refend de celle qu’occupaient le comte Sandorf et son compagnon. L’une s’ouvrait sur la façade de la maison, l’autre sur l’enclos.

Dès que tous deux furent seuls :

« Que me voulez-vous ? demanda le pêcheur.

— Mon voisin, répondit Carpena, je viens encore faire appel à votre bonne amitié.

— Et à quel propos ?

— À propos de votre fille.

— Pas un mot de plus !

— Écoutez donc !… Vous savez que j’aime Maria et que mon plus vif désir est de l’avoir pour femme ! »