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pescade et matifou.

qu’un décret de Napoléon Ier le réunit, l’année suivante, au royaume d’Illyrie et en fit un duché pour le maréchal Marmont. Déjà, au neuvième siècle, les navires ragusains, qui couraient toutes les mers du Levant, avaient le monopole du commerce avec les infidèles, — monopole accordé par le Saint-Siège, — ce qui donnait à Raguse une grande importance au milieu de ces petites républiques de l’Europe méridionale ; mais Raguse se distinguait encore par de plus nobles qualités, et la réputation de ses savants, la renommée de ses littérateurs, le goût de ses artistes, lui avaient valu le nom d’Athènes slavonne.

Toutefois, pour les besoins du commerce maritime, il faut un port de bon ancrage, d’eau profonde, qui puisse recevoir les navires de grand tonnage. Or, un tel port manquait à Raguse. Le sien est étroit, embarrassé de roches à fleur d’eau, et il ne peut guère donner accès qu’à de petits caboteurs ou de simples barques de pêche.

Très heureusement, à une demi-lieue au nord au fond de l’une des échancrures de la baie d’Ombla Fumera, un caprice de la nature a formé un de ces ports excellents, qui peuvent se prêter à toutes les nécessités de la plus large navigation. C’est Gravosa, le meilleur peut-être de cette côte