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mathias sandorf.

des choses, l’avait vivement frappé. Puis, tout à coup, on le lâchait, et il tombait… dans son propre estomac, c’est-à-dire dans le vide !

Ce fut un véritable cauchemar. Le pauvre être se releva de son escabeau, les mains étendues, en aveugle. Un peu plus, il se fût laissé choir du haut de l’estrade.

« Eh ! Cap Matifou, qu’est-ce qui te prend donc ? s’écria Pointe Pescade, qui saisit son camarade par la main et parvint, non sans peine, à le ramener en arrière.

— Moi… Moi… ce que j’ai ?

— Oui… toi !

— J’ai…, dit Cap Matifou, en reprenant peu à peu ses idées, — opération difficile, quoique le nombre n’en fût pas considérable, — j’ai qu’il faut que je te parle, Pointe Pescade !

— Parle donc, mon Cap, et ne crains pas que l’on t’entende ! Évanoui, le public, évanoui ! »

Cap Matifou s’assit sur son escabeau, et, de son vigoureux bras, mais doucement, comme s’il eût eu peur de le casser, il attira son brave petit compagnon près de lui.