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mathias sandorf.

giner mieux. La blancheur du pont en sape du Canada, sans un seul nœud, le dedans des pavois finement amenuisés, les capots et les claires-voies de teck, dont les cuivres brillaient comme de l’or, l’ornementation de sa roue de gouvernail, la disposition de ses drômes sous leurs étuis éclatants de blancheur, le fini du pouliage, des drisses, écoutes pantoires et manœuvres courantes, tranchant par leur couleur avec le fer galvanisé des étais, haubans et galhaubans, la coupe de ses embarcations vernissées, suspendues gracieusement sur leurs portemanteaux, le noir brillant de toute sa coque, relevée d’un simple liston d’or de la proue à la poupe, la sobriété de ses ornements à l’arrière, tout en faisait un bâtiment d’un goût exquis et d’une élégance extrême.

Ce yacht, il importe de le connaître au dedans comme au dehors, puisque, en fin de compte, il était la demeure flottante du mystérieux personnage, qui va être le héros de cette histoire. Il n’était point permis de le visiter, cependant. Mais le conteur possède comme une sorte de seconde vue, qui lui permet de décrire même ce qu’il ne lui a pas été donné de voir.

À l’intérieur de cette goélette, le luxe le disputait au confort. Les chambres et cabines, les salons, la