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mathias sandorf.

— Gare à sa caisse !

— S’il a le billet, moi, j’ai la grille !

— Et cette fois, il faudra bien qu’il se rende !

— Il se rendra !

— Alors on peut souper ?

— On le peut.

— Soupons ! »

Et, Zirone, toujours en appétit, fit honneur à l’excellent repas qu’il s’était commandé selon son habitude.

Le lendemain, 1er juin, dès huit heures du matin, Sarcany se présentait à la maison de banque, et Silas Toronthal donnait aussitôt l’ordre de l’introduire dans son cabinet.

« Voilà la grille », se contenta de dire Sarcany, en remettant le carton qu’il avait découpé la veille.

Le banquier le prit, le tourna, le retourna, en hochant la tête comme s’il n’eût pas partagé la confiance de son associé.

« Essayons toujours, dit Sarcany.

— Essayons. »

Silas Toronthal prit le fac-simile du billet, qui était renfermé dans un des tiroirs de son bureau, et le plaça sur la table.

On s’en souvient, ce billet se composait de dix-huit mots, comprenant six lettres chacun, — mots