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le passé et le présent.

lybien, Pharos et Anthirode, les jumelles de Plinthine, Enesipte, les roches Tyndariennes, Pyrgos, Platée, Ilos, les Hyphales, les Pontiennes, les îles Blanches, et enfin les Syrtiques.

Là, dans le golfe de la Sidre, à trente milles au sud-ouest du vilâyet de Ben-Ghâzi, le point le plus rapproché de la côte, cette île Antékirtta attira plus particulièrement son attention. On l’appelait ainsi, parce qu’elle est située en avant des autres groupes Syrtiques ou Kyrtiques. Le docteur, dès ce moment, eut la pensée qu’un jour il en ferait son domaine, et, comme par une prise de possession anticipée, il se donna ce nom d’Antékirtt, dont la renommée ne tarda pas à s’étendre sur tout l’Ancien Monde.

Deux raisons graves lui avaient dicté ce choix : d’abord Antékirtta était suffisamment vaste — dix-huit milles de circonférence — pour contenir le personnel qu’il comptait y réunir ; suffisamment élevée, puisque un cône, qui la domine de huit cents pieds, permettait de surveiller le golfe jusqu’au littoral de la Cyrénaïque ; suffisamment variée en ses productions et arrosée par ses rios, pour subvenir aux besoins de quelques milliers d’habitants. En outre, elle était placée au fond de cette mer, terrible en ses tempêtes, qui, dans les temps