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la veuve d’étienne bathory.

San Lorenzo. Aucune voiture n’y pourrait circuler. Si le torrent manque, excepté les jours de grande pluie, la rue n’en est pas moins un ravin, et toutes ces pentes, toutes ces dénivellations, il a fallu les racheter par des paliers et des marches. Vif contraste entre ces modestes demeures et les splendides hôtels ou édifices du Stradone.

Le docteur arriva à l’entrée de la rue Marinella, et commença à monter l’interminable escalier qui la dessert. Il dut franchir ainsi plus de soixante marches, avant de s’arrêter devant le numéro 17.

Là, une porte s’ouvrit aussitôt. Le vieux Borik attendait le docteur. Il l’introduisit, sans mot dire, dans une salle proprement tenue, mais pauvrement meublée.

Le docteur s’assit. Rien ne pouvait donner à penser qu’il éprouvât la plus légère émotion à se trouver dans cette demeure, — pas même lorsque Mme Bathory entra et dit :

« Monsieur le docteur Antékirtt ?

— C’est moi, madame, répondit le docteur en se levant.

— J’aurais voulu, reprit Mme Bathory, vous éviter la peine de venir si loin et si haut !

— Je tenais à vous rendre visite, madame, et vous prie de croire que je suis tout à votre service !