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mathias sandorf.

avec moins de précipitation et par conséquent plus de prudence, dans l’intérêt même de Sava ? Non ! Elle était irrésistiblement poussée vers la jeune fille, comme si son mari Étienne Bathory, comme si son fils Pierre, sortis de leur tombe, lui eussent crié :

« Sauve-la !… Sauve-la ! »

Mme Bathory frappa à la porte de l’hôtel. La porte s’ouvrit. Un domestique se présenta et lui demanda ce qu’elle voulait.

Mme Bathory voulait voir Sava.

Mlle Toronthal n’était plus à l’hôtel.

Mme Bathory voulait parler au banquier Toronthal.

Le banquier était parti la veille, sans dire où il allait, et il avait emmené la jeune fille avec lui.

Mme Bathory, frappée de ce dernier coup, chancela et tomba dans les bras de Borik qui venait de la rejoindre.

Puis, lorsque le vieux serviteur l’eut ramenée dans la maison de la rue Marinella :

« Demain, Borik, lui dit-elle, demain, nous irons ensemble au mariage de Sava et de Pierre ! »

Mme Bathory avait perdu la raison.