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sur les parages de malte.

émerveillé de ce qu’était devenue cette petite colonie sous l’administration du docteur Antékirtt ?

Et d’abord, on travaillait sans relâche aux fortifications qui devaient mettre à l’abri de toute attaque la ville, bâtie au pied du cône, le port et l’île elle-même. Lorsque ces travaux seraient achevés, des batteries, armées de pièces à grande portée, pourraient, en croisant leurs feux, rendre impossible l’approche de tout navire ennemi.

L’électricité devait jouer un important rôle dans ce système défensif, soit pour l’inflammation des torpilles, dont le chenal était armé, soit même pour le service des pièces de batterie. Le docteur avait su obtenir les plus merveilleux résultats de cet agent auquel appartient l’avenir. Une station centrale, pourvue de moteurs à vapeur et de leurs chaudières, possédait vingt machines dynamos d’un nouveau système très perfectionné. Là se produisaient des courants que des accumulateurs spéciaux, d’une intensité extraordinaire, mettaient à la disposition de tous les services d’Antékirtta, la distribution des eaux, l’éclairage de la ville, le télégraphe et le téléphone, les déplacements par voie ferrée autour et à l’intérieur de l’île. En un mot, le docteur, servi par les sérieuses études de sa jeunesse, avait réalisé un des desiderata de la