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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 2.djvu/210

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mathias sandorf.

Cependant le moment approchait où le docteur allait mettre son double plan à exécution : récompenser d’abord, punir ensuite.

Ce qu’il n’avait pu faire pour Andréa Ferrato, mort, quelques mois après sa condamnation, au bagne de Stein, il aurait voulu le faire pour ses enfants. Malheureusement, quelque soin que ses agents y eussent mis, il ignorait encore ce qu’étaient devenus Luigi et sa sœur. Après la mort de leur père, tous deux avaient quitté Rovigno et l’Istrie, s’exilant pour la seconde fois. Où étaient-ils allés ? Personne n’avait pu le savoir, personne ne put le dire. C’était là un sujet de profonde affliction pour le docteur. Mais il ne renonçait pas à retrouver les enfants de l’homme qui s’était sacrifié pour lui, et, par son ordre, les recherches se poursuivaient sans relâche.

Quant à Mme Bathory, Pierre n’avait qu’un désir, c’était de la faire venir à Antékirtta ; mais le docteur, voulant bénéficier de la prétendue mort de Pierre comme il bénéficiait de la sienne, lui fit comprendre la nécessité d’agir avec une extrême prudence. D’ailleurs, il voulait attendre, d’une part, que son convalescent eût recouvré assez de force pour le suivre dans la campagne qu’il allait entreprendre, et, de l’autre, — sachant que le mariage