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malte.

— Soit, Luigi, mais vous me permettrez de la remplacer par une autre, par le navire même que vous avez sauvé.

— Quoi ?…

— Voulez-vous être second à bord du Ferrato ? J’ai besoin d’un homme jeune, actif, bon marin !

— Accepte, Luigi, s’écria Pierre, accepte !

— Mais… ma sœur ?…

— Votre sœur sera de cette grande famille qui habite mon île Antékirtta ! répondit le docteur. Votre existence m’appartient désormais, et je la ferai si heureuse que vous ne pourrez plus rien regretter du passé, si ce n’est d’avoir perdu votre père ! »

Luigi s’était jeté sur les mains du docteur, il les serrait, il les baisait, pendant que Maria ne pouvait témoigner sa reconnaissance autrement que par des larmes.

« Demain, je vous attends à bord ! » dit le docteur.

Et, comme s’il n’eût plus été maître de dominer son émotion, il sortit rapidement, après avoir fait signe à Pierre de le suivre.

« Ah ! lui dit-il, que c’est bon, mon fils… que c’est bon d’avoir à récompenser !

— Oui… meilleur que de punir, répondit Pierre.