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aux environs de catane.

que produit la mer sous ces antres basaltiques.

Précisément au milieu de ces roches, dans la soirée du 29 août, deux hommes, peu sensibles au charme des souvenirs historiques, causaient de certaines choses que les gendarmes siciliens n’eussent pas été fâchés d’entendre.

L’un de ces hommes, qui guettait l’arrivée de l’autre depuis quelques instants, c’était Zirone. L’autre, qui venait d’apparaître sur la route de Catane, c’était Carpena.

« Enfin, te voilà ! s’écria Zirone. Tu as bien tardé ! J’ai cru vraiment que Malte avait disparu comme l’île Julia, son ancienne voisine, et que tu étais allé servir de pâture aux thonines et aux bonicous des fins fonds de la Méditerranée ! »

On le voit, si quinze ans avaient passé sur la tête du compagnon de Sarcany, sa loquacité s’était maintenue, en dépit des années, aussi bien que son effronterie naturelle. Avec un chapeau sur l’oreille, une cape brunâtre sur les épaules, des jambières lacées jusqu’au genou, il avait bien l’air de ce qu’il était, de ce qu’il n’avait cessé d’être, — un bandit.

« Je n’ai pu revenir plus tôt, répondit Carpena, et c’est ce matin même que le paquebot m’a débarqué à Catane.

— Toi et tes hommes ?